Dambach-la-Ville – Saint-Etienne (2019)

En 1866, Dambach-la-Ville se tourne vers l’entreprise de facture d’orgues parisienne Merklin-Schütze. C’est un choix plutôt original dans le sens ou les facteurs d’orgues alsaciens étaient nombreux à cette époque-là. Les Stiehr, Callinet et Rinckenbach exercent leur art dans une tradition marquée par les chefs d’œuvre du XVIIIème. A Dambach-la-Ville, comme ailleurs quelques années plus tard, on est donc davantage tourné vers la modernité et attiré par une évolution du goût musical qui se développe à Paris.

L’instrument d’origine présentait une composition de 26 jeux sur 3 claviers et pédalier. La livraison de l’orgue est prévue le 1er juin 1866.

Dès 1876, un relevage de l’instrument est effectué. L’entretien de l’orgue est réalisé par Emile Wetzel dans ces années-là. En 1922, Rinckenbach remplace la façade d’après le dessin de Merklin, celle-ci avait été réquisitionnée en 1917 par les autorités allemandes.

Kriess intervient dans l’orgue en 1924 sans que l’on connaisse la nature des travaux. Suite à des dommages de guerre en 1944, l’orgue est réparé par Schwenkedel qui relève la composition en 1946, 1948 et 1954. Il remplace la Gambe 8’ du grand-orgue par une Doublette 2’. En 1964, le facteur Louis Blessig répare l’orgue et y place une nouvelle Fourniture au grand-orgue. Il dépose la machine Barker du grand-orgue.

Depuis 1974, c’est notre manufacture qui intervient sur cet instrument. La dernière campagne de travaux date de l’année 2000, qui a permis de restaurer les sommiers et d’en remplacer les boursettes. Ces travaux ont été en partie sous-traités à Emmanuel Uhry qui a entretenu l’instrument jusqu’en 2018.

En 2019, notre manufacture a relevé et restauré cet orgue. La restauration a consisté notamment en la fabrication d’une Clarinette en remplacement du Cromorne baroque. Cette dernière, identique à celles fabriquées par Merklin, est basée sur les modèles visibles à Mantes-la-Jolie ou encore dans l’instrument « voisin » d’Obernai.

La nouvelle Clarinette posée en 2019, fabriquée à l’identique des Clarinettes Merklin

Ces travaux ont également été l’occasion de restaurer la machine Barker. Il s’agit probablement d’un des premiers modèle du genre, puisque Merklin indiquait dans son devis : « Dans le mécanisme et pour le clavier du grand-orgue, il sera fait application d’un nouveau système de petits soufflets pneumatiques ayant pour effet d’adoucir considérablement le toucher des claviers et en même temps faire parler avec promptitude et précision les tuyaux des divers jeux. » 

La machine Barker avait été démontée dans les années soixante et fort heureusement stockée dans le clocher. Différentes traces de son installation étant parfaitement visibles dans le soubassement de l’instrument, nous avons été en mesure de la remettre en place telle qu’elle était en 1866.

Enfin, un soin tout particulier a été apporté au buffet et à la console qui ont souffert de nombreux ajouts d’éléments électriques durant les dernières décennies. Ces éléments ont été démontés et nos menuisiers ont pu redonner aux boiseries toute leur splendeur d’origine.

L’instrument est aujourd’hui constitué de 4 plans sonores répartis sur trois claviers et un pédalier.

Composition des jeux
Grand-orgue
(56 notes)
Positif intérieur
(56 notes)
Récit expressif
(56 notes)
Pédale
(27 notes)
Principal 16’ Bourdon 8’ Flute Harmonique 8’Contrebasse 16’
Bourdon 16Salicional 8’Dulciane 8’Octavebasse 8’
Montre 8’Flûte 4’Voix Céleste 8’Bombarde 16’
Bourdon 8’ Flageolet 2’Flûte d’écho 4’ Trompette 8’
Flûte harmonique 8’Carillon III rgsOctavin 2’I/P - II/P - III/P
Prestant 4'Clarinette 8’Basson-Hautbois 8’Appel Combinaisons
Doublette 2'Voix Humaine 8’
Fourniture V-VI rgsTremolo
Cornet V rgs
Trompette 8’
Clairon 4’
I/II - III/II
Appel Combinaisons
Appel Fonds