Walbourg – Abbatiale Sainte Walburge (2004)

Walbourg-facade

Composition des jeux
Manuel
54 notes
Pédale
18 notes
Montre 8'Soubasse 16'
Viole de Gambe 8'Octavebasse 8'
Gemshorn 8'Flûte 4'
Bourdon 8'Trompette 8'
Prestant 4'I/P
Flûte à cheminée 4'
Nazard 2' 2/3
Doublette 2'
Fourniture 3 rgs
Trompette B/D
Cornet 5 rgsTremblant

Historique (d’après Jean-François Fritsch, organiste)

En 1832, Martin Wetzel construisit un orgue pour la chapelle Saint Laurent de la Cathédrale de Strasbourg. Cet orgue de 14 jeux, commandé par l’Œuvre Notre Dame, devait prendre place sur l’estrade qui servait d’emplacement à l’orchestre. Ce projet était motivé par l’état défectueux dans lequel se trouvait le Grand-orgue de la cathédrale et son éloignement du chœur. (cf. lettre de M. Wetzel – 02/05/1833). Mais l’Œuvre Notre Dame s’est finalement opposée à ce projet, et l’orgue, partiellement payé, resta dans l’atelier Wetzel jusqu’en 1835, date à laquelle il fut acheté par la commune (cf. Séance du conseil municipal – 22/03/1835) et placé dans l’abbatiale de Walbourg en mai-juin de la même année.

Le buffet de cet orgue destiné à la cathédrale est le premier buffet néo-gothique construit en Alsace au XIXe siècle : il est inscrit depuis 1999 à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques.

Quelques dates supplémentaires :

  • En 1934, l’orgue avait 12 jeux et était mécanique.
  • En 1935, E.A Rœthinger pneumatisa l’orgue.
  • En 1957, des travaux de restauration furent entrepris par Kurt Schwenkedel.
  • En 1969, l’orgue fut démonté, la traction pneumatique fut supprimée et la traction mécanique rétablie par René Schwartz. Le sommier et les tuyaux de pédale ne sont pas remis en fonctionnement. De même, le soufflet d’origine en mauvais état est inutilisé et placé sous le sommier de pédale.

Il fallut attendre 1997 pour qu’après un examen minutieux de l’instrument, les experts Marc Baumann et Robert Pfrimmer rédigent un rapport d’expertise complet et détaillé permettant la restauration de l’instrument.

Restauration (d’après Yves Koenig)

A première vue, l’instrument semblait avoir eu un passé assez ordinaire. En plus des migrations de la console, nous nous étonnions du diapason anormalement élevé, alors que les archives en parlaient déjà en 1832. C’est après le démontage et un examen plus attentif de l’ensemble que différentes questions sont survenues. Il fallu une longue période de recherches, d’étude d’autres instruments, avant que le puzzle se reconstitue peu à peu, que l’image de l’œuvre d’origine devienne plus claire.

Il fut ensuite assez aisé de redonner au buffet sa teinte d’origine et de retrouver son intégrité. Une finition au vernis à l’ancienne a permis de retrouver cette teinte chaleureuse.

La console a repris sa place d’origine avec un clavier et un pédalier neuf en réplique de l’orgue d’Offenheim. La mécanique a été copiée intégralement sur les orgues de Herbitzheim et Asswiller.

Le soufflet et les sommiers avaient particulièrement souffert de leur positionnement, depuis 1889, derrière une verrière orientée à l’Ouest. De nombreuses fuites étaient audibles occasionnant des emprunts.

La restauration de la tuyauterie fut tout aussi délicate. Il fallu tout d’abord comprendre à quelle période les tuyaux étrangers étaient parvenus à Walbourg. Il semblerait que l’essentiel de ces tuyaux aient été placés par Rœthinger en 1935. Les tuyaux Verschneider par exemple pourraient provenir de l’orgue de Mulhouse-Dornach où Rœthinger avait remplacé le Verschneider trois ans auparavant.

Après concertation avec l’expert, nous avons pris le parti de considérer ces éléments plus récents comme faisant partie intégrante de l’histoire de l’orgue et de les restaurer au même titre que les tuyaux Wetzel. Certains tuyaux avaient été décalés, d’autres recoupés. Nous avons voulu redonner à ces tuyaux leur taille afin de les faire rejouer sur leur note.

Un seul jeu avait entièrement disparu : il s’agissait de la Trompette de pédale, laquelle avait été remplacée par les tuyaux en zinc de mauvaise qualité. Ce jeu a été construit à neuf en copie de la Trompette de Herbitzheim, avec toutefois des pavillons en étain, comme le précisait Wetzel dans son devis.